Image par Audrius Vizbaras de Pixabay

Malgré les campagnes d’information récurrentes, des animaux domestiques sont régulièrement abandonnés par leurs maîtres à l’approche des vacances, et il se peut que vous croisiez la route d’un de ces malheureux. Mais souvent également, un peu perturbés par des changements de lieux de vie ou d’habitudes, certains animaux de compagnie en villégiature se sauvent et/ou se perdent, que leurs propriétaires désolés aimeraient retrouver rapidement.

Mieux vaut donc anticiper et se renseigner sur les démarches à suivre, afin que ces animaux retrouvent le chemin de leur foyer le plus rapidement possible, ou soient convenablement pris en charge...

Nous évoquerons aussi le cas des animaux sauvages.

 

Première chose face à un animal domestique supposé errant (chien, chat le plus souvent) : vérifier s’il est effectivement errant ; porte-t-il un collier ou une médaille avec les coordonnées de son propriétaire ? Si la réponse est oui, vous pouvez tenter de contacter ce dernier afin de le prévenir de l’endroit où se trouve son animal. À défaut de collier, il est toujours possible de demander aux voisins ou aux commerçants alentour s’ils connaissent l’animal, s’ils l’ont déjà vu...

Mais peut-être l’animal est-il tatoué ou pucé ?

• Les tatouages sont généralement effectués sur la face interne du pavillon de l’oreille, ou à l’intérieur de la cuisse. Il n’est pas toujours aisé de les déchiffrer surtout s’ils sont un peu effacés, ou si l’animal ne se laisse pas facilement approcher et manipuler.

• Les puces sont des petits transpondeurs de la taille d’un grain de riz, positionnées sous la peau dans le cou en arrière de l’oreille gauche (en France) ou entre les omoplates (animaux identifiés à l’étranger). Pour lire le code à 15 chiffres qui est contenu dans la puce, un lecteur spécial est nécessaire; les vétérinaires, mais aussi les refuges, la fourrière, parfois les mairies, les pompiers ou la police possèdent ce genre de lecteur.

Une fois que le tatouage a été décrypté, ou que la puce a été lue, on peut se connecter au site http://www.i-cad.fr, qui est le fichier national d’identification des carnivores domestiques. À condition que le propriétaire ait réalisé son inscription ou pensé à signaler un éventuel déménagement, il est relativement facile de le retrouver par ce moyen.

 

En pratique, l’idéal est de contacter la mairie du lieu où l’animal a été trouvé, car c’est le maire qui est responsable des animaux errants sur sa commune (article R ; 211-11, 12 du code rural) ; c’est donc à lui que revient la tâche d’organiser leur prise en charge et leurs soins éventuels, et d’informer la population à propos de ce service. En mairie doivent normalement être indiquées les coordonnées d’un service de ramassage qui pourra venir récupérer l’animal errant, ainsi que celles de la fourrière, qui pourra vérifier l’identification de l’animal, éventuellement retrouver son maître, et l’accueillir en attendant.

 

Si l’animal est blessé, vous avez la possibilité :

• Soit de contacter la mairie qui, via son numéro d’urgence dédié, pourra vous orienter vers un vétérinaire conventionné. Ce dernier pourra soigner et hospitaliser l’animal si besoin, en attendant qu’il soit pris en charge par la fourrière (le délai de garde y est de 8 jours avant que l’animal puisse être accueilli par un refuge et proposé à l’adoption, ou être euthanasié s’il est malade ou trop sérieusement blessé).

• Soit emmener vous-même l’animal chez un vétérinaire proche ou que vous connaissez. Dans ce cas, n’étant pas nécessairement conventionné, il vous fera signer un formulaire de dépôt avant de prendre en charge l’animal. Les vétérinaires sont obligés de soigner les animaux malades ou blessés en danger de mort imminente (code de déontologie vétérinaire) dans la limite de leurs compétences et de leurs infrastructures. S’ils ne peuvent soigner ces animaux, ils doivent orienter vers un collègue ou un centre afin d’éviter à l’animal des souffrances inutiles...

Concernant le règlement des frais, le vétérinaire peut demander aux propriétaires - s’ils sont retrouvés, faire appel aux bonnes volontés en l’absence de propriétaire identifié (c’est-à-dire potentiellement à vous si c’est vous qui avez amené l’animal...), ou prendre les frais de base à sa charge – dans une certaine limite cependant...

 

Si l’animal que vous avez trouvé est un animal sauvage, alors il vous faudra redoubler de prudence avant de le manipuler (mais mieux vaut éviter !), car les réactions instinctives de peur ou de défense sont parfois vives.

• S’il s’agit de gibier, il est nécessaire de prévenir la mairie ou l’Office national de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), qui vous indiquera la marche à suivre selon les circonstances de découverte de l’animal (collision avec véhicule, victime de braconnage, accident de chasse...)

• S‘il s’agit d’une espèce protégée (oiseau, mammifère), seul l’ONCFS a pouvoir de décision et est compétent pour l’emmener dans un centre de sauvegarde, ou récupérer le cadavre pour autopsie si le cas se présente ; les numéros d’appel pour chaque région se trouvent sur internet, sur le site de l’Union Française des Centres de Sauvegarde de la Faune Sauvage (UFCS).

 

Rédigé par : Isabelle Mennecier - Docteur Vétérinaire

01/07/2019